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photo prise à Barcelone, le 14 novembre 2015 |
Mon réveil avait sonné à l'heure.
Il faut dire que je devais prendre un avion pour rejoindre mon amoureux à Barcelone, ville de soleil, de tapas et de fête, il était donc hors de question d'arriver en retard.
J'ai attendu le bus, un peu, puis arrivée à la frontière j'ai pris le tram, puis un autre bus : j'aime quand un plan se déroule sans accroc. Pas d'échelle, pas de chat noir, pas de miroir cassé, pas de pied droit dans une merde de chien (eh ouais meuf/mec c'est le pied gauche qui porte bonheur! Le droit ça pue et ça te pourrit ta grolle c'est tout)
Mon vol Easyjet était miraculeusement à l'heure, pas de psychopathe à l'horizon parmi les passagers du vol (ayant vécu une expérience complètement flippante avec un voyageur le jour de la prétendue fin du monde il y a 3 ans, je suis toujours un peu au taquet avec mes voisins de carlingue chelous).
Comble du cul bordé de nouilles caractéristique d’un vendredi 13, ma valise était la première sur le tapis à bagages: non mais quelle conne de ne pas avoir joué à l'euro million sérieux ! La prochaine multi millionnaire sur cette planète c'était forcément moi avec une baraka pareille!
Franchement, qu'est-ce qui pouvait bien se passer de grave ? C'est vraiment de la superstition à la con ce vendredi 13.
Et puis plus tard dans la journée ça a commencé à partir en cacahuète...
J'ai attendu le bus, un peu, puis arrivée à la frontière j'ai pris le tram, puis un autre bus : j'aime quand un plan se déroule sans accroc. Pas d'échelle, pas de chat noir, pas de miroir cassé, pas de pied droit dans une merde de chien (eh ouais meuf/mec c'est le pied gauche qui porte bonheur! Le droit ça pue et ça te pourrit ta grolle c'est tout)
Mon vol Easyjet était miraculeusement à l'heure, pas de psychopathe à l'horizon parmi les passagers du vol (ayant vécu une expérience complètement flippante avec un voyageur le jour de la prétendue fin du monde il y a 3 ans, je suis toujours un peu au taquet avec mes voisins de carlingue chelous).
Comble du cul bordé de nouilles caractéristique d’un vendredi 13, ma valise était la première sur le tapis à bagages: non mais quelle conne de ne pas avoir joué à l'euro million sérieux ! La prochaine multi millionnaire sur cette planète c'était forcément moi avec une baraka pareille!
Franchement, qu'est-ce qui pouvait bien se passer de grave ? C'est vraiment de la superstition à la con ce vendredi 13.
Et puis plus tard dans la journée ça a commencé à partir en cacahuète...
Le soir mon amoureux a voulu m’emmener dans le resto « THE place to be » trendy de Barcelona où il avait déjà dîné une fois dans la semaine.
Ambiance tapas asiatiques, chef un peu cramé ayant visiblement claqué la porte de son ancien resto pour ouvrir celui-ci, un type un peu fou-fou rebelle qui allait nous concocter avec sa brigade un menu dégustation de 17 plats !! Bref, la promesse d’une excellente soirée à n’en pas douter.
Sauf que, moi qui était déjà un peu brassouille, la vue d’entrée de jeu sur le concombre de mer qu’un mec était en train de découper façon sashimis devant nous, a fini de faire baigner mes dents du fond. Ouais bon ok, je suis peut être une petite nature j’avoue, mais je me suis dit plutôt entamer un jeûne d’une durée indéterminée plutôt que de manger CA ! Puis les plats ont défilé les uns après les autres, trop de cru, trop de chelou, trop de cervelle, trop de trop qui tuait le trop ! J’ai tourné au Coca toute la soirée et ai ingurgité un ou deux trucs parmi les 17 qui me semblaient un peu moins pires, j’ai fait la gueule parce que comme dab, je comprenais tout ce que les serveurs me disaient mais j’étais incapable de leur répondre dans un anglais ou un espagnol correct selon moi, alors je me suis dit qu’en faisant ma grumpy girl ils arrêteraient de me parler et moi de ne pas réussir à leur répondre. Le clou de la soirée : le dessert ! Mon homme, contrit de me voir ainsi déconfite devant chaque assiette qui m’était présentée, a pensé sauver mon repas en commandant un dessert dont il m’a assuré « qu’il allait me plaire »
Amoureusement je l’ai cru. Mais quand, amoureusement, j’ai avec un entrain non dissimulé enfourné une cuillère de cette curieuse spécialité glacée dans ma bouche, j’ai eu l’impression d’avaler cul sec un tube d’Efferalgan et là c'en fût trop. J’ai donc amoureusement fait comprendre à mon cher et tendre que son dessert au paracétamol il pouvait se le carrer où je pensais en compagnie du concombre de mer pendant qu'on y était.
Nous sommes rentrés silencieusement à l'hôtel, en laissant une distance de sécurité réglementaire entre nous, nous n'allions quand même pas nous donner la main merde!
Nous nous sommes couchés à l'auberge des culs tournés, sans échanger de baiser, sans nous dire bonne nuit ni je t'aime.
Le lendemain matin, en me réveillant, j’ai reçu un sms, que je n'ai pas vraiment compris alors j'ai cherché, j'ai trouvé bien trop facilement et j'ai lu l'horreur, sans fin... Et j'ai eu envie de demander pardon.
Pardon à mes enfants de leur avoir sûrement dit au revoir trop vite le matin, sans leur avoir fait autant de bisous qu’ils le réclamaient ni leur avoir suffisamment dit « Je vous aime ».
Pardon à mon homme d’avoir oublié qu'il m’avait invitée dans ce resto parce qu'il m'aimait et parce qu'il voulait me faire plaisir.
Pardon d’avoir fait la gueule, de m'être laissée polluer l'esprit par du bullshit tandis que des innocents s'accrochaient désespérément à la lueur de la vie au milieu des ténèbres.
Le lendemain matin, en me réveillant, j’ai reçu un sms, que je n'ai pas vraiment compris alors j'ai cherché, j'ai trouvé bien trop facilement et j'ai lu l'horreur, sans fin... Et j'ai eu envie de demander pardon.
Pardon à mes enfants de leur avoir sûrement dit au revoir trop vite le matin, sans leur avoir fait autant de bisous qu’ils le réclamaient ni leur avoir suffisamment dit « Je vous aime ».
Pardon à mon homme d’avoir oublié qu'il m’avait invitée dans ce resto parce qu'il m'aimait et parce qu'il voulait me faire plaisir.
Pardon d’avoir fait la gueule, de m'être laissée polluer l'esprit par du bullshit tandis que des innocents s'accrochaient désespérément à la lueur de la vie au milieu des ténèbres.
Pardon de ne pas avoir touché à mon assiette alors que certain-e-s auraient tellement aimé la finir.
Pardon d’avoir gâché une soirée qui aurait du être une fête alors qu’ailleurs la fête tournait au cauchemar.
Pardon de ne pas avoir célébré la vie autant qu’elle le méritait pour faire un gros fuck à la mort qui se la racontait un peu trop ce soir là.
Pardon d’avoir regardé un peu trop mon nombril alors que des centaines de héros étaient en train de s’occuper de celui des autres.
Pardon d’avoir gâché une soirée qui aurait du être une fête alors qu’ailleurs la fête tournait au cauchemar.
Pardon de ne pas avoir célébré la vie autant qu’elle le méritait pour faire un gros fuck à la mort qui se la racontait un peu trop ce soir là.
Pardon d’avoir regardé un peu trop mon nombril alors que des centaines de héros étaient en train de s’occuper de celui des autres.
Pardon d'avoir cédé aux sirènes de la futilité perdant de vue celles de l'essentiel de notre existence : l'amour, la joie de vivre, le bonheur d'être ensemble.
Ce soir je vais boire une bière même si je n'ai pas fait 80 squats ni monté 3 fois 7 étages à pied pour la mériter. Et fuck la cellulite, qu’est-ce qu’on s’en tape putain ?
Je vais la boire pour Thomas, Elodie, Juan, Amine, Djamila et tous les autres, d’ici ou d’ailleurs.
Je vais la boire tout simplement pour célébrer cette liberté que j'ai de le faire, cette liberté qu’on voudrait nous enlever au nom d’une folie qui n’a pas de sens.
Il avait pourtant bien commencé ce vendredi 13.
Malheureusement c'était le vendredi 13 novembre 2015 et c'était une belle grosse journée de merde.
Wow, pas de mots... merci pour ta franchise, ta remise en question, ta "je-remets-l'église-au-milieu-du-village"... bravo. Ta sincérité est touchante. Vive la vie, vive l'amour, vive même ce qui n'a pas été à la hauteur de nos attentes, ça nous fait mûrir, grandir, si tant est qu'on ait la franchise d'ouvrir les yeux sur nous-mêmes... Caro
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