vendredi 16 octobre 2015

Fumer tue

Fumer tue
Mais bon il vaut mieux que je me tue moi à tout petit feu plutôt que je tue quelqu'un non? Oh puis ça va ce sont des Vogue frisson c'est un peu comme si je mastiquais des Freedent en allumant un barbecue! Pas de quoi fouetter un poumon.

Ce soir ma soupape a lâché le joint était mort.
Ils me l'avaient pourtant dit chez Darty qu'il fallait le changer chaque année. En revanche ils ne m'ont pas dit où ça se trouvait les joints pour humains... Je leur poserai la question la prochaine fois que j'y vais.
Oh il ne m'est rien arrivé de bien grave, on ne m'a pas raconté la fin de la dernière saison des Revenants, je ne me suis pas tapé la mauvaise caisse au supermarché, je ne me suis pas engueulée avec ma mère... Alors quoi?
Je viens juste de passer trois jours avec deux enfants, les miens donc, qui ont probablement fait un atroce pari entre eux, du genre : "le premier qui fait craquer maman a gagné".
Je les déclare tous les deux vainqueurs. Ex-aequo. Je sais qu'ils n'y sont pas pour grand chose, qu'ils sont de vraies éponges (je n'ai pourtant pas copulé avec un grattoir Spontex et n'ai aucun lien de parenté avec Patrick l'étoile de mer... ), qu'ils ne sont que le miroir des émotions transmises par nous, leurs parents, mais franchement, il y a des soirs comme celui-là ou j'ai juste envie de la jeter, l'éponge. 
Ces soirs là je me dis comment font celles et ceux qui élèvent seuls leur-s enfant-s tous les jours, tout le temps, celles et ceux qui ne peuvent pas partir en claquant la porte, quand la coupe de leur patience est pleine, parce que personne ne va prendre le relais, que personne ne va expliquer aux enfants que papa ou maman est sorti prendre l'air mais que tout va bien, il ou elle les aime toujours autant, c'est juste que des fois c'est un peu lourd à porter tout ça et qu'il faut aller respirer un grand bol d'air pour que ça aille mieux. Il y a beaucoup de choses qui forcent mon admiration, et ça, ça en fait partie et c'est en bonne place sur la liste. Je leur dédierai bien une journée, tiens. Ou carrément un jour de congé ou je ne sais pas, une médaille du mérite? Soyons généreux pour ces héro-ine-s du quotidien.

Dans ces moments là je comprends aussi ces gens qui parfois en arrivent à des extrémités inimaginables avec ce qu'ils ont de plus cher au monde. Je ne le tolère pas. Je ne l'excuse pas. Je ne le cautionne encore moins. Je me dis juste qu'il peut suffire d'un rien pour basculer, une grande fragilité, un soutien inexistant, une douloureuse solitude... 
Dans le monde des parents, certains piliers sont essentiels, un-e conjoint-e impliqué-e, une famille aimante, des oreilles attentives, des épaules compatissantes, des bras de substitution quand les nôtres ne peuvent plus donner la chaleur qu'ils devraient. 
Mais il y a surtout une chose qui me semble essentielle, c'est ce droit, et je dirais même ce devoir, de craquer quand ça ne va plus, d'exprimer cette colère, cette tristesse, de dire qu'on ne sait plus quoi faire et par quel bout le prendre, d'évacuer ce trop plein de tout. Un aveu de faiblesse vaut parfois mieux qu'un excès d'une force que l'on n'a plus. 

Mes amours, de tout mon être j'aime ce que vous êtes autant que je déteste ce que vous me faites vivre parfois. 

Demain je remettrai le maillot et je retournerai dans la mêlée, avec toute la force et la fougue d'un capitaine voulant mener son équipe à la victoire. 

Mais laissez-moi m'en griller une dernière avant. 

Promis, demain est un autre jour. 

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