mardi 29 septembre 2015

Lettre à une future "pas maman"

Un enfant c’est la plus belle chose du monde !
Combien de fois as-tu entendu ou lu cette vérité absolue et indiscutable, en te fouettant avec un bouquet d’orties fraîches pour avoir l’outrecuidance crasse de mépriser  volontairement l'accession à une telle source de félicité et d’épanouissement.

Relativisons quand même quelque peu ce propos… Déjà, il y a une infinité de choses, d’endroits, de pays, d’amitiés, de rencontres qui peuvent être beaux, incroyables et magnifiques et qui sont susceptibles, selon moi, d’apporter tout autant de bonheur et de plénitude que la présence d’un enfant dans une vie.  Tout ceci, en plus, avec l’indéniable avantage que toutes ces merveilles ne te vomiront jamais dessus et ne referont pas la déco de ton salon au marqueur indélébile. Ton détachant et ton dissolvant te remercieront chaque jour d’avoir pris cette décision.

Tu as dû sûrement entendre moult fois  une autre vérité du style « Ah mais que c’est égoïste de ne pas vouloir faire d’enfant, tu ne penses vraiment qu’à ta gueule ! » (les gens sont d'un vulgaire...!)
Alors, en tant que doctoresse es égoïsme, diplômée de la faculté des enfants uniques, maître de conférences en « Se servir de l’eau à table sans en proposer au reste des convives, où toutes les astuces pour penser à soi-même avant de penser aux autres », je dois dire que j’en connais un rayon ! Et je ne vois pas beaucoup de choses plus égoïstes que faire le choix de donner la vie à un petit être criard et violacé ! (car oui l’enfant n’est pas toujours une gravure de mode, notamment au moment de sa naissance où il relève plus du Picasso, période cubiste que de la Vénus de Botticelli)
On veut un enfant pour réparer une blessure, pour trouver un sens à sa vie, pour transmettre un nom ou des valeurs, pour matérialiser le fruit d’un amour éternel et indestructible (muhahhahaha), pour sauver son couple, bref une liste interminable de motivations qui nous appartiennent avant tout à NOUS, parents, mais pas au petit être en question qui lui, n’a rien demandé à personne! Je vois d’ici les illuminés de la manif pour tous me brandir leur étendard du cadeau divin du Dieu tout puissant que représente un enfant (voire même un amas de cellule) et de la nécessité d'assurer la survie de notre espèce, mais bon, à plus de 7 milliards d’êtres humains sur terre, le mec ou la nana qui avance cet argument pour justifier son désir d’enfant est un-e sacré escroc (il n’y a pas de féminin à escroc, tous les escrocs sont donc des hommes ) ! 
En tant que multipare (mot scientifique pour dire que tu as eu plusieurs enfants) on ne m’a jamais demandé pourquoi j’avais souhaité me reproduire, alors que toi, nullipare (tu le vois là le terme pas valorisant pour un sou ?), c’est sans doute devenu la question la plus fréquente que l’on te pose avant même de te demander « Comment ça va ? »
La vérité est donc là, tu dois te JUSTIFIER du pourquoi du comment tu envisages sérieusement de ne jamais offrir ton sein à une autre personne que celle qui partage ton lit, de ne jamais partager tes toilettes avec une horde de petits gremlins totalement irrespectueux de ton désir d’intimité, ou de ne jamais risquer de mourir d’une crise cardiaque chaque WE quand ta progéniture, une fois sa majorité atteinte, écumera les bars et boîtes de son secteur dans des états d’ébriété aléatoires.

Bon après je ne peux pas totalement cracher dans le pot de Blédina, pour une maman ça la foutrait mal (j’espère que les services sociaux ne tomberont d’ailleurs jamais sur cette lettre….), un enfant entre deux couches bien garnies et quelques caprices totalement futiles et injustifiés, c’est du bonheur, de l’amour, de la rigolade, je ne peux pas le nier !
Ces dernières années, la tendance est à la déculpabilisation à donf des mamans, ce qui est une très bonne chose, arrêtons de pointer du doigt les primipares, les parturientes, les multipares parce qu’elles donnent le biberon, recourent à la péridurale ou délèguent  leurs enfants de temps en temps à une tierce personne pour aller se faire épiler le sillon inter-fessier (depuis le temps que je cherche à le placer celui-là !) ou plus généralement s’accorder du temps pour elles.
Mais dans ce cas-là, ne tirons pas à boulets rouges non plus sur celles qui font le choix d’accorder du temps, de l’importance, voire leur vie, à d’autres projets, d’autres causes que celle de repeupler la planète et creuser le trou de la Sécu à coups de Doliprane, de sirop pour la toux et d’antidépresseurs. Et surtout qu’on ne leur serve pas la soupe de l’égoïsme ou du nombrilisme outrancier pour justifier les attaques à leur encontre.

Bref, j’espère que tu te sens un peu moins comme une brebis galeuse, si toutefois c’était le cas, après avoir lu ces paroles qui se voulaient réconfortantes.
Moi je te trouve très courageuse en tout cas, parce qu’en tant que meuf ultra angoissée par le jugement des autres, je ne sais pas si j’aurais assumé un tel choix et si je n’aurais pas fini par faire un gosse juste pour qu’on me foute la paix et pour faire plaisir à la « société » (tu remarqueras que je n'ai toujours pas répondu à la question du "pourquoi j'en ai voulu un et même deux!?", sois gentille, laisse moi une petite dizaine d'années pour y réfléchir et t'apporter une réponse documentée et circonstanciée) Je te fais confiance pour remplir ta vie d’autres bonheurs que les colliers de pâtes et les cendriers en coquille St Jacques. Tes enfants à toi, ce seront ceux des autres, ce seront tes projets, tes rêves, tes voyages, tes petits rien, tes grands tout, the first, the last, your everything….(craquage Barry White) 

Enfin fais gaffe quand même de ne pas courir 49 lièvres à la fois, ce serait quand même ballot de te taper une dépression without partum et de finir sous Prozac…

Sinon tu fais quoi le WE prochain ? Non parce que je me serais bien fait un ciné avec le Jules … :P

mercredi 23 septembre 2015

On ne nait pas féministe, on le devient

Parfois, je me demande si je suis féministe.... On sait si l'on est français, marocain ou danois, si l'on est gaucher ou droitier, si l'on est slip ou caleçon, mais être féministe c'est une appréciation plus difficile à définir vous en conviendrez .... Je n'ai pas envie de me lancer ici dans un débat digne des plus grandes joutes verbales entre allaitantes Vs biberonnantes ou entre Marseillais Vs Parisiens, loin de moi l'idée de vouloir voir les pages immaculées de mon blog pur et innocent, constellés d'hémoglobine. Mais je me pose souvent la question, car moi même je ne sais pas bien où me situer sur l'échelle de Beauvoir même si j'ai quand même deux-trois notions de ce qui définit ou pas un-e féministe. Déjà, j'arrête tout de suite les gens qui pensent que pour être féministe il faut forcément être une femme (?!) et avoir, de préférence, plein de poils sous les bras et sur les jambes (et à peu près sur toutes les surfaces disponibles du corps d'ailleurs). L'engagement d'une personne pour la cause féminine ne se mesure définitivement pas au nombre d'années depuis lesquelles elle n'a pas croisé la route d'un rasoir, d'un épilateur électrique ou d'une esthéticienne. 

Bon, voilà une première idée reçue démontée à coup de cire marocaine, ouf!
Ensuite, me concernant, comme je le disais plus haut, je ne sais pas toujours bien si je remplis les critères de la parfaite défenseuse des droits des femmes et du combat contre les inégalités entre founes et zboubs. Il m'arrive, parfois, de sourire à une blague sur les blondes, de traiter de connasse la personne au volant d'une voiture un peu hésitante, avant de me rendre compte qu'il s'agit en fait d'un connard, ou de regarder des clips de rap avec des dames qui ont autant de vêtements sur elles qu'il y a de dents dans la bouche de Michel Houellebecq. Bref, je me rends compte que je suis pas une puriste, toujours hyper droite dans ses bottes et conséquente quand il s'agit de féminisme. Je ne sais pas toujours reconnaître le caractère sexiste d'un article, d'une publicité ou d'une photo, j'apprécie d'ailleurs que certains sites, blogs ou pages Facebook le fassent pour moi. J'ai parfois tendance à me dire que certain-es "voient le mal partout" et qu'il n'y pas pas toujours mort d'homme (ou plutôt de femme!) parce qu'un mot ou une expression malencontreuse a été utilisée, parce que bon, quand même, si on ne peut plus rigoler de rien alors, merde! 
Si vous avez lu cet article depuis le début, vous devez forcément être intrigué-e par l'image sur fond bleu qui se trouve en haut à gauche du texte. Cette image provient d'un site que vous connaissez peut être (et malheureusement j'ai envie de dire) qui s'intitule Paye ta shnek
On n'y parle malheureusement pas de viennoiseries alsaciennes ou d'escargots, mais bien de harcèlement de rue à travers des retranscriptions mots pour mots d'agressions particulièrement violentes et révoltantes subies par des femmes (parfois scandaleusement jeunes pour être confrontées à une telle brutalité). Tous les témoignages sont réels et le site a fêté son troisième anniversaire. 
Comme les Restos du Coeur ou le Téléthon, c'est le genre d'initiatives que l'on aimerait voir s'arrêter très vite, signe de l'éradication du mal qu'elles tentent de combattre. 
J'ai lu plusieurs dizaines de ces récits, qui tiennent parfois en deux lignes. Je n'ai pu m'empêcher d'imaginer la peur, l'humiliation, la colère et le dégoût que j'aurais ressenti à la place de ces femmes, souvent démunies, de surcroît, face à des témoins trop effrayés (ou cons, on ne va pas se mentir) pour leur porter secours. 
Je n'ai pas envie d'élever mes enfants dans un monde où une femme qui met du rouge à lèvres ou porte un short est considérée comme une proie et comme un appel au viol. Rien que d'écrire ses mots me fait hérisser les poils ( des bras! Les seuls que je consens de laisser indemnes dans mon combat contre la pilosité... ) et me donne envie d'aller distribuer gratos deux-trois coups de stilettos dans des valseuses bien mal portées. 
Alors à mon petit niveau j'essaie de leur inculquer certains principes, certaines valeurs: il n'y a pas de "jeu de filles" et de "jeux de garçons", de sexe fort et de sexe faible, on peut pleurer quand on est un garçon et boxer dans un punching ball quand on est une fille (voir faire les deux à la fois), on peut être "sage-homme" et "pompière", il n'y a pas un côté qui est mieux que l'autre, mais je sais qu'il y en a un des deux qui devra batailler 20 fois plus pour faire sa place, se faire respecter et vivre la vie épanouissante qu'il (ou plutôt qu'ELLE) mérite. 

Finalement j'ai ma réponse: je suis féministe, une féministe "work in progress" avec ses bugs de fabrication, mais une féministe quand même qui espère qu'un jour, peut être, ce terme disparaîtra parce qu'il n'y aura plus besoin de se battre pour des évidences. 


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Pour approfondir le sujet ou si vous êtes comme moi et que vous avez besoin qu'on vous aide parfois à repérer où sexisme il y a, quelques liens intéressants de mon URLthèque perso ;-)  qui ne demande qu'à être complétée ! 

vendredi 18 septembre 2015

Johnny Depp

Je le verrai bien jouer à ça mon voisin (et dans la même pose surtout)! Encore que, pas sûre qu'il ait la vivacité d'esprit et la créativité suffisante pour enchérir....
Je vais quand même lui proposer, c'est moins relou et beauf que FIFA et la ligue des Champions...


mercredi 16 septembre 2015

Lettre à Mémé

Le 3 septembre dernier c'était ton "anniversaire." Un drôle d’anniversaire je te l’accorde… Je n'ai malheureusement pas pu venir déposer un baiser sur tes joues creusées par le temps et la maladie. Il faut dire que cette immense distance ne rend pas les choses aisées pour se voir. Nous n’avons jamais été proches géographiquement, mais ces dernières années, l'éloignement est devenu encore plus difficile et pénible.

C'est pourquoi je ne suis pas sure que tu sois complètement à la page de tout ce qui s'est passé dans le monde et dans ma vie depuis 5 ans!
Pour commencer tu peux être ultra fière de moi! Tu m'as toujours dit "oh la la ma pépette, ne te marie pas!" Et je t'ai parfaitement écoutée! Bon j'avoue que cela m'a titillé une ou deux fois (trois peut être), la robe de princesse, la fête avec les amis jusqu'au bout de la nuit, le traiteur et la biture de ouf aux frais de beau papa et belle maman (ben quoi c'est pas comme ça que çà marche?!) mais la voix de la raison l'a malgré tout emportée (et la voix de mon mec aussi).

Et puis, après tout, qu’aurais-je fait au milieu de 200 invités, en robe meringue, coiffée en choucroute et maquillée à la truelle, centre de toutes les attentions pendant une journée entière alors que j'ai déjà du mal a ne pas rougir quand 10 personnes m'écoutent prendre la parole pendant une réunion... Non vraiment le mariage ce n'est pas fait pour moi je crois...

Je ne vais pas te faire la liste exhaustive de tous les évènements et phénomènes ayant marqué le monde ces dernières années, ce serait beaucoup trop long (et chiant !) … Mais pour te la faire courte, sache pour commencer que Navarro, Columbo et le commissaire Maigret ont tous les trois passé l’arme à gauche…et ouais… sale temps pour la police… Julie Lescaut elle, est en revanche toujours bien vivante et vu les conneries qu’elle débite dans les médias, sur des sujets sur lesquels on ne lui a pas demandé son avis, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne nouvelle.

Ensuite, nous avons élu un nouveau François comme Président ! Bon je ne suis pas sûre qu’il aura le même succès que son homonyme des années 80, mais il fait ce qu’il peut le pauvre… c’est pas facile c’est la crise, en France comme presque partout en Europe… les gens sont pas contents contents et comme il ressemble plus à Barack qu’à Obama, ben il ne peut même pas miser sur son physique pour s’attirer un peu de sympathie… Alors il essaye tant bien que mal, à dos de scooter, de remonter dans les sondages et dans le cœur des français…

Quelques catastrophes et tragédies ont également jalonné ce quinquennat…de celles qui, comme le 11 septembre, te plonge soudainement dans une sorte de catatonie : ne plus parler, ne plus voir, ne plus entendre. Un singe de le sagesse qui aimerait juste avoir mal lu, mal compris, mal entendu, parce qu’il ne peut pas se résoudre au fait que l’on tue des innocents au nom d’un Dieu que l’on bafoue chaque jour par des agissements monstrueux et inhumains ou que l’on choisisse d’emporter avec soi dans la mort 160 personnes qui voulaient juste retrouver leurs collègues, leurs amis, leurs familles, en montant dans un avion. Tu n’étais encore qu’une petite fille quand l’évidence de la cruauté des Hommes a du te sauter au visage et emporter avec elle une partie de ton enfance… 70 ans après, le bilan est toujours mitigé… La locution « L’homme est un loup pour l’homme » (et pour la femme n'en parlons même pas!) n’a jamais eu autant de résonance qu’aujourd’hui…

Enfin, comme tu peux le constater, c’est pas la grosse fête du slip en ce moment, les bonnes nouvelles ne se bousculent pas au portillon et si tu ne veux pas sombrer dans la désespoir absolu, mieux vaut être branché sur Gulli, lire Mickey Parade et écouter Radio Doudou.

Quant à ma vie à moi, elle a pas mal évolué elle aussi…. Mon petit doigt me dit d’ailleurs que tu n’en as pas perdu une miette et que tu ne dois pas être peu fière, notamment des deux petits moutards que j’ai bravement porté et pondu avec, je l’avoue, une aisance et une simplicité si déconcertantes que j’aurais bien continué d’œuvrer avec enthousiasme pour la survie de l’espèce! Mais je me suis quand même rendu compte que c’était beaucoup moins aisé à élever qu’à fabriquer, j’aurais du m’en douter tu me diras… J’ai été con… Ben oui c’était évident qu’entre se faire tisonner le fourneau et devoir s’improviser en quelques années, puéricultrice, sage femme, psychologue, animatrice BAFA, artiste plasticienne, cuisinière, médiatrice de conflits, GO du Club Med, ministre de la santé, du logement, des affaires extérieures et de l’éducation, et j’en passe, il y avait forcément un des deux projets qui était plus accessible que l'autre…

N’empêche que j’imagine d’ici ton portefeuille débordant d’une dizaine de clichés des petits Gremlins, que tu exhiberais comme ça l’air de rien devant les commerçants de ton village «Ces petits loulous ? Ah oui ce sont mes ARRIÈRES petits enfants, ils sont beaux hein ? » avec déroulé du pedigree de chacun, date et heure de naissance, taille, poids, périmètre crânien, score au Apgar, la totale quoi. Ce regard brillant de fierté et cette bienveillance dont tu m’as nourrie pendant toutes ces années, ils leur auraient été comme un gant à mes petits chats.

Le 3 septembre 2010, il y a 5 ans, c’est le jour où tu as quitté la danse, laissant derrière toi ces interminables années de traitements, d’hôpital et de souffrance durant lesquelles tu ne t’es jamais plaint et n’a jamais baissé les bras…(je ferai bien d’en prendre de la graine tiens… moi pour qui une gastro relève de la tragédie…)

5 ans au cours desquels j’ai eu envie des dizaines de fois de t’appeler pour te raconter un millier de choses : leur naissance, leur premier biberon, leur première dent, leurs premiers pas, leur première fois dans l’eau, leur premier chagrin, leur premier fou rire, et tellement plus ! Quant tout à coup je me souvenais que le numéro n’était plus attribué, que la ligne était coupée et la maison vendue à des gens qui y créeraient à leur tour une vie et des souvenirs.

5 années durant lesquelles j’ai eu peur que l’image que je conserve de toi, ce soit ce corps si frêle et si froid, perdu dans cette grande caisse en bois... Un mélange d’effroi, de mort et de solitude mais étrangement aussi de calme et d’apaisement. Et c’est bel et bien celle-ci qui m’a longtemps poursuivie à chaque fois que je voulais penser à toi… puis petit à petit, elle a perdu du terrain, elle s’est essoufflée, elle a baissé les armes, ne pouvant lutter contre la puissance réconfortante et moelleuse des souvenirs que nous avions créé ensemble.

J’ai retrouvé l’odeur de ta lessive dans la pizzeria en face de mon bureau, ta recette du gâteau roulé trône fièrement dans ma cuisine et ravit à chaque fois les papilles de mes trois gourmands, dans ma boîte à trésors j’ai gardé toutes tes cartes et toutes tes lettres et j’ajoute à chaque nouvelle lecture, une ou deux larmes sur ton écriture, juste ce qu’il faut, je ne voudrais pas que l’encre s’efface.

5 années à me dire que j’ai eu la chance inouïe de vous avoir, toi et pépé, devant tous les autres et de loin, les meilleures grands parents au monde. Vous m’avez tout donné et auriez fait n’importe quoi pour moi, j’espère vous avoir rendu ne serait-ce qu’un dixième de tout cet amour. Vous me manquez, TU me manques et même si tu es juste passée « de l’autre côté » ben ça fait grave chier parce que c’est super mal desservi ton nouveau chez toi…

J’essaie aujourd’hui de faire de mon mieux pour que mes enfants cultivent ce lien incroyable, pour qu’à leur tour ils construisent avec leur « Pépé, Mamie, Grand papa et Babcia » leur histoire, leur relation privilégiée, leur ribambelle de souvenirs pour que tous ensemble ils niquent bien leur race aux vilaines images, quand, à leur tour, ils n’auront plus que leur mémoire pour combler le vide.

Je t’embrasse mémé, je ne vais pas te dire que j’ai hâte de te retrouver, j’ai encore 2/3 trucs à vivre par ici, et en plus ils m’attendent au boulot demain…

Fais un bisou aussi à pépé, tonton et tous les autres, j’espère qu’au moins, vous vous en payez de bonnes tranches tous ensemble!

Ah et si je peux te demander une faveur, pleeeeease je t’en supppliiiiiiiie si dans un des couloirs ou au détour d’un chemin ou je sais pas comment c’est agencé votre bordel là haut, bref, si tu croises Monsieur MJ, THE King of pop, le grand Michael, steuplè steuplè steuplè prends un selfie (une photo quoi !) avec lui, ça fera TROP rager mes copines.
Merci merci tout plein :)


PS : goodies pour les cordons et cordonnettes bleus : la recette du gâteau roulé de Mémé qui déchire sa mémé! Vous m'en direz des nouvelles ;-)



J'avais quand même des talents de dessinatrice de ouf à l'époque ....

dimanche 13 septembre 2015

Leçon n°1: saisir les perches qu'on vous tend


Micheline strikes back : round 1!

Muhahhahahah mais qu'est ce qu'on rigole aujourd'hui (: (: (: 

Bon promis après j'arrête de vous embêter avec mon voisin! En tout cas jusqu'à la semaine prochaine.... gniiii !!! 

Lettre à mon voisin - part 2


Breaking news : il ne s'agit donc pas de pizzas surgelées mais de pizzas en carton! Au temps pour moi, je suis vraiment navrée de t'avoir si mal considéré ô mon voisin de sa race! 

Quant à la grosse bouteille au fond je dois avouer qu'elle titille grandement ma curiosité ... Mais qu'est-ce donc? J'élimine d'office l'huile d'olive, le vinaigre balsamique et le maxi flacon de Heald & Shoulders alors quoi? Une bouteille de Suze géante? Ou alors s'agirait-il d'un conditionnement liquide de la drogue à laquelle tu carbures et qui te rend si con? 
Le mystère reste entier... 

Enfin toujours est-il que tu nous as encore bien cassé les glaouis jusqu'à 3h du mat'! Shoukrane pas! 

Bisous tout plein 
Micheline ( qui va bientôt te jouer en accéléré et sans sous titres le retour du Jedi suivi de l'Empire contre attaque) 


samedi 5 septembre 2015

Lettre à Elsa

Ma très chère Elsa, Reine des neiges, la plus belle du monde entier (ce n’est pas moi qui le dis, j'ai passé l'âge de m'extasier devant les princesses Dinsey)

J’espère que cette lettre te trouvera en pleine forme au fin fond de ta vallée de Dana oh oh la la la, tadilala.
J’aime autant te prévenir tout de suite je n’ai pas que des choses agréables à te dire ! Figure toi que j’ai écouté ta chanson, une fois ou deux... trois peut être…bon ok j’ai du me la farcir une bonne deux-centaines de fois et je peux t’assurer que je suis pas la seule !
Y’a du monde derrière et je crois qu’ils ne sont pas complètement sûrs non plus de vouloir cautionner auprès de leurs chérubins le monticule d’inepties que tu racontes (enfin que tu braies) dans ton tube interplanétaire (oui ça va, ne commence pas à te la péter s’il te plait) : Let it go ou Libérée Délivrée dans sa version franchouillarde. Alors tu vas t’asseoir bien sagement et écouter attentivement ma modeste analyse de ton texte. Parce que ça va envoyer du gras !

*L'hiver s'installe doucement dans la nuit* 
Non, non non. L’hiver ne s’installe pas « doucement » dans la nuit non. L’hiver il te fait un low kick balayette dans la face un bon matin quand tu sors avec ton petit blouson en cuir et que tu te rends compte qu’il va falloir ressortir ta bonne vieille doudoune parachute qui va te tenir compagnie pour les 6 prochains mois. Enfin bon, venant d’une godiche qui se trimballe sous la neige en robe de princesse, cette affirmation un brin naïve ne m’étonne qu’à moitié !

*La neige est reine à son tour*
OK hiver/neige, tout cela semble assez cohérent, tu me déçois en bien comme disent mes amis helvètes (ceci dit je n’ai jamais entendu un helvète dire ça mais bon…)

*Un royaume de solitude 
Ma place est là pour toujours*
Alors là, pause stop, arrêtons tout. Je viens de me prendre une de ces claquasses…des mois et des mois que je m’égosille sur cette chanson et je découvre là maintenant, hébétée et ébaubie que tu ne dis pas « m’a placée là pour toujours » en faisant référence à ce tarba d’hiver qui se serait pointé en scred EXPRES pour te kidnapper et te larguer au milieu d’une montagne enneigée sans même un petit bar de station à proximité. Non non, c’est TOI qui toute seule comme une grande t’inflige ça : MA PLACE est là pour toujours… mais ma chérie on ne t’a jamais parlé de Booking.com ? Easygo, Trivago ou que sais-je ? Lastminute ! Tu n’es pas o-bli-gée de te coltiner -30°, les lèvres gercées et le nez qui goutte H 24 et 7j/7 pendant toute l’année! Qui plus est, j’ai cru comprendre que tu aimais bien les petites robes à dentelle un peu ajourées, les tenues minimalistes et les escarpins tu serais bien mieux à Punta Cana ou à Cancun crois moi !
Bref continuons…

*Le vent qui hurle en moi ne pense plus à demain  
Il est bien trop fort  
J'ai lutté, en vain*
Après l’hiver qui s’installe, le vent qui pense donc. Ou plutôt qui ne pense pas, ou plus ! Mais en revanche qui hurle, concept intéressant… peut être faudrait-il songer à voir un gastro-entérologue parce que des ballonnements aussi violents ne peuvent être que le signe d’un intestin contrarié…. Enfin je dis ça…je ne voudrais SURTOUT PAS me mêler de ce qui ne me regarde pas.

*Cache tes pouvoirs, n'en parle pas  
Fais attention, le secret survivra  
Pas d'états d'âme, pas de tourments  
De sentiments*
Voilà donc tu te parles à toi même tout va bien. Enfin ceci dit je ne vais pas te jeter la première pierre, cela m’arrive assez fréquemment et puis je pense qu’en robe légère dans un froid sibérien, je commencerais aussi sérieusement à tenir des propos incohérents. Bon ceci dit on sent que tu es un peu vénère chère Elsa, faudrait pas voir à t’astiquer de trop près hein, rappelons-nous que le vent hurle en toi et que pour peu que tu aies mangé un Chili con Carne à midi, ça pourrait faire très mal.

*Libérée, Délivrée  
Je ne mentirai plus jamais*
Ouuuuh alors là, permets moi d’en douter. Je serais toi je ne me lancerai pas dans des affirmations aussi catégoriques et définitives. Déjà tu apprendras en grandissant (ou pas, çà a quel âge une princesse au fait ?) que mentir peut s’avérer bien utile : par exemple quand un relou en boîte te demandera : ton feu/ton 06/ton pseudo sur instagram, ou alors quand tu éconduiras ce mec de 4ème B avec-lequel-tu-n’envisages-absolument-aucun-autre-contact-physique-que-celui-de-lui-transmettre-ton-Bled-avec-des-gants-alors-que-lui-a-clairement-envie-de-te-pécho d’un « Naaaan chuis désolée j’peux pas j’ai pyrogravure sur coquille d’œufs, SO sorry

*Libérée, Délivrée
 C'est décidé, je m'en vais*
Ah voilàààà, tu deviens raisonnable et envisages ENFIN de te casser de ton spot moisi où il neige 365 jours par an pour aller découvrir le monde : Copa Cabana, Atlanta, Cuba, Ankara, la Ciotat .. tu vas voir tu ne vas pas le regretter ^^

*J'ai laissé mon enfance en été  
Perdue dans l'hiver 
Le froid est pour moi, 
Le prix de la liberté*
Non mais comment ? Qu’est-ce que j’apprends ? Tu veux me mettre colère toi ! Non mais le froid = la liberté : diantre ! Je ne puis souffrir anymore d’ouïr de telles fadaises !

*Quand on prend de la hauteur  
Tout semble insignifiant 
La tristesse, l'angoisse et la peur  
M'ont quittées depuis longtemps*
Alors merci pour cette belle lapalissade..non vraiment, tu fais bien avancer le débat. Et puis ne fais pas trop la maligne non plus parce que quand les ours polaires, les yetis géants et les bonhommes de neige chelous seront ta seule compagnie, je ne suis pas sûre que cela ne va pas t’angoisser un chouille, hum

*Je veux voir ce que je peux faire  
De cette magie pleine de mystères  
Le bien, le mal je dis tant pis  
Tant pis*
Ouaaaaais grosse ! rebelle et tout, wesh wesh. Ouuuh tu files un mauvais coton toi, va falloir redescendre un peu d’un étage Gérard Majax, c’est pas parce que tu construis des palais de glace en claquant des doigts que tu dois arborer ce petit air suffisant. 

*Libérée, Délivrée  
Les étoiles me tendent les bras*
Bon, on en parle ou pas des étoiles qui tendent les bras ? Non, hein, je crois que ce ne sera pas nécessaire. Non mais allo quoi ? T’es une étoile et t’as des bras, c’est comme si je te dis t’es un ange de la téléréalité et t’as un cerveau !

*Libérée, Délivrée  
Non, je ne pleure pas  
Me voilà !  
Oui, je suis là !  
Perdue dans l'hiver* 
Ahaha genre la meuf qui essaie de se prouver qu’elle a la confiance…mais en fait avouuuue tu flippes ta race sa mère ! Parce que ça fait sa belle à pas vouloir partir se la mettre bien en Rép Dom avec une petite Piña Colada au bord de la plage, mais bon t’es quand même à deux doigts de lâcher les vannes au niveau lacrymal.

*Mon pouvoir vient du ciel et envahit l'espace*
Mégalomanie quand tu nous tiens…

*Mon âme s'exprime en dessinant et sculptant dans la glace  
Et mes pensées sont des fleurs de cristal gelées* 
Mais va bosser chez Picard ou Thiriet, rends toi utile un peu au lieu de te la raconter avec ton âme qui dessine et tes pensées en fleurs de cristal : et quand tu rotes ça fait des granités aussi ?

*Non je ne reviendrai pas  
Le passé est passé !*  
C’est ton dernier mot Jean Pierre ? Bye Bye Punta Cana ? Tu n’as pas conscience de l’ENORME erreur que tu es en train de faire..enfin tu es une grande fille n’est ce pas ? Quoiqu’on en sait rien si ça se trouve tu as 8 ans et demi (et des seins, ce qui chez Disney ne serait pas complètement surprenant)

*Libérée, Délivrée  
Désormais plus rien ne m'arrête*
Enfin là il serait quand même bien que tu t’arrêtes sachant que ça doit être la 72ème fois que mes enfants me demandent « Maman encore une fois Libérée ! steuplè steuplè steuplè !! » je suis à deux doigts de la rupture d’anévrisme auditif qu’on se le dise !

*Libérée, Délivrée  
Plus de princesse parfaite  
Je suis là !  
Comme je l'ai rêvé !  
Perdue dans l'hiver  
Le froid est pour moi le prix de la liberté* 
J’y crois pas comment tu retournes ta veste, incroyable ! Tu es quand même en train de nous faire avaler que ton rêve ultime dans la life c’était d’avoir des engelures aux mains ET aux pieds, une pneumonie tous les deux mois à force de trainer dans ta nuisette en mousseline bleue par des températures sibériques, tout ça en étant PERDUE au milieu de nulle part. Non mais tu nous prends vraiment pour des jambons de Bayonne !
Excuse moi mais perso il faudrait me payer trèèèès cher pour que je passe ne serait-ce qu’une foutue journée dans ton frigo géant ! Bon après je veux bien croire qu’il y ait des gens que cela ne rebuterait pas mais ils doivent compter sur les doigts d’une main d’une tortue Ninja amputée de deux d’entre eux! Enfin si tu te sens libérée délivrée (et tu nous as quand même cassé les boulards pendant 3’45 pour en arriver là) on ne va pas te contrarier, on vient de survivre à ce calvaire ce serait quand même moche de tout gâcher à 300m du bol de sangria !

Mais je vais quand même te faire une confidence, parce que je t’aime bien malgré le fait que tu sois blonde et que aies plus de eins que moi (à 8 ans et demi je le rappelle !) quand je suis seule dans ma voiture (ou pas d’ailleurs) il m’arrive, parfois, je dis bien parfois, de m’enflammer un peu sur ta rengaine et de m’imaginer pouvoir me faire une coiffure de ouf guedin d’une main et construire un palais de glace de sa race de l’autre, le tout en envoyant trois octaves tranquille Achille.
Y’a pas à dire, reine des neiges, ça déchire sa mémé quand même.

Allez bisous sur la truffe petite Elsa, et fais moi plaisir enfile une polaire quand même tu vas nous choper une angine.